Lorsque tu te lances en tant que professeur indépendant, tu te poses beaucoup de questions. C’est normal car commencer une nouvelle activité, c’est comme effectuer un saut dans le vide. Toutefois, certains pensent qu’ils vont pouvoir tout gérer parce qu’ils sont déjà profs, mais c’est une erreur. Savoir enseigner ne veut pas dire être en mesure de devenir professeur indépendant. Si tu deviens prof à ton compte, tu vas devoir acquérir de multiples compétences en marketing et bien connaître le domaine de l’entrepreneuriat. Ces connaissances seront indispensables pour pouvoir vivre de tes cours sereinement. Dans cet article, je vais t’indiquer 5 erreurs à ne pas commettre. Tu pourras profiter de conseils avisés pour faire grandir ton activité d’enseignant indépendant !
1. S’aligner au tarif du marché
L’une des premières erreurs à éviter est de s’aligner sur les tarifs de tes concurrents. J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas choisir une tarification qui n’a pas de sens pour toi. Chaque personne est unique et les paramètres concernant les prix ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Ce n’est pas parce que le voisin enseigne le français aussi (et à des tarifs bas selon toi) que tu dois faire la même chose que lui. C’est hélas, la démarche habituelle que j’observe chez les professeurs qui s’apprêtent à devenir prof en ligne. Ils regardent ce qui se fait dans ce marché-là et choisissent les mêmes tarifs que les autres sans trop se poser des questions.
Pourquoi faire comme les autres alors que tu as choisi d’être indépendant ? Il faut oser se présenter avec sa propre façon de voir. Certains enseignants n’osent pas se positionner avec un prix fort par rapport à la moyenne de peur de ne pas trouver d’élèves.
La raison principale est la peur. Je comprends ce réflexe, je suis passée par là. J’ai moi-même commis cette erreur à mes débuts. Pour arriver au prix juste, je t’invite à te poser des questions concrètes qui t’aideront à déterminer ton tarif horaire de professeur freelance.
1. Où habites-tu ? Dans quelle ville ? Dans quel pays ?
Ton cadre de vie va grandement déterminer tes prix. Les personnes qui habitent en France ou en Angleterre par exemple, vont devoir choisir un tarif qui leur permettra de subvenir à leurs besoins dans un pays où le coût de la vie est élevé.
2. Quel est ton type d’activité ?
Est-ce que tu enseignes en ligne, en présentiel ? Selon ta situation, tu devras ajouter des frais de déplacement ou des dépenses pour les programmes que tu utilises (zoom ou achats de manuels en ligne).
3. Quel est ton train de vie ? Quelles sont tes dépenses par mois ?
Certaines personnes ont besoin de peu d’argent, d’autres de beaucoup. Si tu vis encore chez tes parents et que tu n’as pas de loyer, cela réduit fortement tes dépenses.
4. Est-ce que tu as une famille ? Des enfants à charge ?
Cela change la donne évidemment. Le revenu mensuel minimum est à prendre en compte dans le calcul de la somme dont tu as besoin à la fin du mois.
5. Quelles sont tes ambitions ?
Les cours en ligne d’un enseignant indépendant peuvent constituer « un side business », une activité rapportant de l’argent de poche. Ce n’est peut-être pas ton cas, tu souhaites que cela devienne un travail à plein temps.
Sache que ton intention (la nature de ton projet) va se refléter dans ta façon d’aborder ton activité de professeur particulier. À plein temps, tu vas te mettre dans la peau d’un entrepreneur qui doit gérer une entreprise de cours particuliers et tu vas penser d’une façon particulière.
Comment vois-tu ton activité d’ici 3 ans ? Comment visualises-tu ton entreprise ?
En réfléchissant à toutes ces questions, tu vois qu’on ne peut pas se référer à une grille tarifaire toute faite. En effet, ton collègue lui aussi prof de langue a peut-être une ambition particulière pour son entreprise. Que ce soit au niveau de sa famille, de son train de vie ou autre chose, vous êtes dans des situations différentes.
Je reçois souvent en DM (sur Instagram) des messages me demandant quel est le prix moyen d’un cours de langue. Tu vois bien, au regard des points abordés plus haut, que je ne peux pas répondre à cette question.
Le point central au milieu de tout ça est : Combien veux-tu gagner de l’heure ?
Est-ce que tu veux gagner 2O€, 50€ de l’heure ? Le prix de l’heure est le paramètre qui résume tout.
Ton taux horaire va déterminer ce que tu vas faire avec tes cours et déterminera ton chiffre d’affaires, donc ta rémunération mensuelle.
➩ Attention à bien distinguer le chiffre d’affaires de la rémunération
Je te conseille de toujours garder un peu de trésorerie pour les dépenses liées à ton activité d’enseignant indépendant (programmes, manuels, etc.). Grâce à tes réserves tu pourras aussi faire face (si besoin) à une baisse de CA l’été.
La partie rémunération exige une phase de réflexion assez sérieuse.
Tu dois être au clair avec cette question de l’argent. Si tu n’es pas aligné, tu risques d’éprouver de la frustration. Il n’y a rien de pire que d’appliquer un tarif copié sur les autres.
Garde en tête que tu es le pilier de ton entreprise. Choisis bien ton tarif pour rentrer dans tes frais.
N’aie crainte, avec les tarifs que tu choisiras, il y aura toujours des élèves prêts à payer ce que tu demandes. On revient en fait au sujet important de la confiance en soi. Je l’évoque souvent dans mon contenu.
Je t’invite à réfléchir à ta valeur, à la valeur de tes cours, à ce que tu apportes à tes élèves. Dans mon programme L’École des Profs, je recommande de ne pas commencer avec des tarifs trop bas au début.
Sinon, quand ce sera le moment d’augmenter les prix, ce sera difficile de passer un certain palier. Des profs particuliers augmentent de 2 ou 3 euros tous les 6 mois. Le problème c’est qu’il leur faut 5 ou 6 ans pour arriver à un tarif correct.
Ne fais pas cette erreur. Fixe un taux horaire convenable dès le début. N’oublie pas que les prix ne sont pas figés dans le marbre. Tu peux les faire évoluer quand tu le souhaites.
2. Croire que l’enseignant indépendant doit parler la langue maternelle de ses élèves pour bien enseigner
Une idée reçue persiste chez certains professeurs de langue. Ils pensent qu’il faut parler la langue maternelle de l’apprenant pour transmettre la langue qu’ils enseignent. J’ai souvent eu des élèves dont je ne parlais pas un mot de leur langue d’origine.
Ils commençaient à apprendre le français et partaient de zéro avec moi. Je pense que les progrès rapides qu’ils ont faits tiennent en grande partie du fait que je faisais tout pour me faire comprendre (gestes, techniques) sans utiliser leur langue.
Le fait de ne pas faire le pont entre une langue et une autre force l’apprenant à faire confiance à son intuition. Ça le pousse à travailler davantage. En fait, l’immersion est la meilleure façon (pour moi) d’apprendre une langue. Il n’y a donc aucun problème à ne pas parler la langue maternelle de l’élève.
3. Accepter toutes les demandes de tes élèves
Un autre écueil à éviter est d’accepter toutes les demandes des élèves. Attention car c’est la porte ouverte au découragement après plusieurs mois de travail.
Pose-toi la question de savoir si tu es réellement prêt à répondre à la demande.
– Qu’est-ce que tu ressens lorsqu’un élève négocie ton prix alors que tu l’as calculé très sérieusement au préalable ?
– Que réponds-tu lorsqu’on te propose 11€ de l’heure lors d’un entretien pour travailler dans une école privée ?
– Que ressens-tu quand un élève annule sa venue à ton cours pour la troisième fois consécutive ? Frustration ? Manque de respect ?
Personnellement, ce genre de comportement me donne l’impression que mon investissement dans mon activité d’enseignant indépendant n’est pas respecté. Je pense alors que les gens ne voient pas la valeur de mon travail.
Alors mon conseil : n’accepte pas ce qui est inacceptable pour toi !
Évidemment, ce qui va être accepté par un prof ne va pas l’être par un autre. Tout cela est subjectif. Mais, je pense que ce n’est pas parce que c’est le début de ton activité de prof particulier qu’il faut tout accepter. Au contraire, c’est au début que l’on pose les limites.
Tu mets au clair ce que tu veux pour ton business dès le démarrage. Les personnes concernées respecteront tes décisions sans problème.
4. Penser que tu dois faire des réductions pour que les élèves s’inscrivent
Si tu crois qu’il faut faire absolument des réductions, c’est qu’il y a un problème dans ta communication. Il y a également un souci au niveau de la valeur de tes cours que tu ne sais pas promouvoir.
Non, tu n’es pas obligé de faire des réductions. La première des choses à faire est d’être convaincu d’appliquer les bons tarifs pour les vendre. Si tu n’es pas sûr de tes prix, ça va se sentir.
Sois sincère avec toi-même et fixe le prix qui te convient. Tu seras ainsi à l’aise pour refuser les tentatives de négociation. En étant confiant au sujet de la valeur de ton cours et de son prix, tu t’en ficheras de perdre un potentiel élève qui ne veut pas payer le prix indiqué.
Mon conseil est de ne pas laisser les autres décider de tes tarifs. Que tu enseignes en tant qu’enseignant indépendant en présentiel ou en ligne, tu es le seul à prendre les décisions. Personne mieux que toi ne connaît ton expertise, la qualité de ton engagement, la somme d’argent dont tu as besoin chaque mois, etc.
À découvrir : Mes cours en ligne sont-ils trop chers ?
5. Proposer un cours gratuit
Je vois beaucoup de professeurs en ligne proposer un cours gratuit. Généralement, ils offrent le premier cours après l’inscription. Un grand nombre de plateformes imposent à l’enseignant cette pratique.
Si tu connais mon contenu, tu sais que je suis absolument contre cette façon de procéder. Pourquoi devrait-on offrir du temps à un élève ? La plateforme, elle, retire un bénéfice de ce temps passé. On peut considérer qu’elle s’enrichit sur le dos du professeur.
Le cours gratuit est une pratique courante de nos jours, certes. Moi, je suis en désaccord avec cette règle. D’ailleurs, je n’ai jamais proposé de premier cours gratuit avec mon entreprise et je n’ai jamais manqué d’élèves.
En revanche, je peux connecter les packs de cours. Pour 10 cours achetés je peux proposer un cours gratuit ou une réduction. Mais attention, les réductions ne sont pas une obligation. Chaque enseignant indépendant procède comme il l’entend.
Ce qui est primordial, c’est de fonctionner avec des règles qui te conviennent. Tu prends aujourd’hui les décisions qui construisent ton entreprise de demain. Sois certain que tes élèves accepteront tout, tant que tu es en accord et à l’aise avec les règles que tu imposes.
Voilà, c’était important pour moi de te présenter les erreurs fréquentes des enseignants indépendants. Tu vois que tu peux en éviter certaines.😄 Je te souhaite de t’épanouir dans ton activité de professeur freelance. Si tu n’es pas inscrit, je t’invite à rejoindre ma newsletter pour profiter d’une tonne de conseils !
Prends soin de toi,
Charlène